Derrière ce nom évocateur, cette pratique de taille est dite douce dans le sens où elle se base sur le fonctionnement naturel de la vigne qui est une liane à l’origine. En respectant la physiologie de la vigne, cela permet d’allonger notablement la durée de vie des ceps et de diminuer leurs sensibilités aux maladies du bois.
La taille douce n’est pas un nouveau mode de taille, c’est une autre manière de pratiquer la taille principalement dans le choix des bois à conserver et dans la façon de couper les bois non-conservés. L’objectif du tailleur sera de créer des flux de sève continus. Du coup, cela reste compatible avec le respect des règles de taille de l’AOC Corbières.
Au clos de l’Anhel, Sophie GUIRAUDON a commencé à se former à cette pratique en 2015. Elle a rapidement associé son salarié à ces formations. Aujourd’hui, les gestes de la taille ont évolué même si elle reconnait que certains automatismes reviennent vites quand la concentration décroche. Une partie seulement de ses 10 ha sont intégralement taillés selon ces principes car ils impliquent un travail d’ébourgeonnage au printemps suivant. Côté résultats, elle observe déjà un net ralentissement du nombre de ceps morts par apoplexie (dessèchement brutal des ceps) malgré des étés chauds pourtant favorables à ce phénomène.
De plus, elle focalise toute son attention sur les 2 ha de plantiers en cours de formation. En effet, le choix des sarments pour l’établissement des ceps dans le sens des flux de sève principaux et directs est primordial explique-t-elle ! En évitant les inversions de sève et les plaies mutilantes sur le bois retenus pour former les ceps, cela aura un impact direct sur leurs longévités.