Baptiste Cabal
RENCONTRES VIGNERONNES
Baptiste Cabal
Interview de Baptiste Cabal du Cellier des Demoiselles
Baptiste Cabal est vigneron coopérateur et président du Conseil d’Administration du Cellier des Demoiselles. A 26 ans, il est le plus jeune président de cave coopérative de France !
Quel est votre histoire avec le vin ?
Je suis dans le vin depuis tout petit… Avec en poche mon bac pro Conduite et Gestion de l'Entreprise Agricole, je me suis installé en tant que vigneron en 2015 en prenant des parts dans la société de mes parents. Aujourd’hui, l’exploitation familiale s’étend sur 75 hectares de vignes.
Vous êtes arrivé très jeune à la tête de la cave coopérative…
Je suis rentré au Conseil d’Administration en 2016. En 2019, je participerai à ma 3ème Assemblée Générale en tant que président. Je vais sur mes 27 ans, ce qui fait de moi le plus jeune président de cave coopérative de France !
Pouvez-vous nous présenter le Cellier des Demoiselles ?
La cave totalise 400 hectares, cultivés par 56 coopérateurs, pour une production moyenne située entre 15 000 et 17 000 hectolitres par an. Nous produisons du blanc, du rouge et du rosé, en AOC Corbières à hauteur de 50%.
Quelle est l’offre proposée par Cellier des Demoiselles ?
En AOC Corbières, nous avons deux gammes principales : le Domaine des Vals, Corbières de tradition en blanc, rouge et rosé, ainsi que la gamme des Demoiselles, plus haut de gamme, que l’on retrouve notamment dans les restaurants. Nous avons aussi créé deux cuvées Prestige : la Messaline, et la cuvée Château de Durfort, qui a décroché une médaillée au concours Parker l’an dernier. (voir plus bas le commentaire de Robert Parker*)
Comment commercialisez-vous les vins de la cave ?
Nous sommes présents sur le marché national et à l’international également. Plus localement, nous sommes représentés par le Caveau du Clos, situé à Lézignan.
Parmi tous les vins du Cellier des Demoiselles, lequel vous semble vraiment incontournable ?
C’est sans aucun doute le Blanc des Demoiselles, qui est le vin le plus ancien de la cave. Créé à la fin des années 80, il est resté fidèle à sa marque de fabrique. Les vendanges se font manuellement, et il contient toujours les mêmes cépages emblématiques du terroir : Grenache blanc, Maccabeu, Marsanne et Bourboulenc.
A quand remonte la création du Cellier des Demoiselles ?
La cave a été fondée en 1913, et la première récolte effectuée en 1914. Mais le nom « Cellier des Demoiselles » ne date que du début des années 90. Ce nom est un moyen de faire perdurer la mémoire des femmes qui ont pris le relai durant la guerre qui a éclaté juste après la création de la cave et d’honorer le travail qu’elles ont fourni durant toutes ces années très difficiles…
Et aujourd’hui, comptez-vous beaucoup de femmes parmi les adhérents ?
Eh non, pas trop … (rires)
Quel est le profil des adhérents de la cave ?
Nous sommes une vingtaine à véritablement vivre de la vigne. La cave est composée d’une grande majorité de coopérateurs de taille modeste, pluriactifs ou retraités. La superficie moyenne des parcelles se situe actuellement autour de 7 hectares, et le chiffre est en augmentation.
Quelles sont les initiatives prises par la cave en faveur du développement durable ?
La cave a été certifiée Bio par Ecocert. Nous pouvons donc vinifier du vin bio en prestation de services. Cela nous a permis d’ouvrir la voie aux coopérateurs qui n’osaient pas franchir le pas du bio. D’ailleurs, la première cuvée bio du Cellier des Demoiselles, un Corbières rouge, vient juste de sortir en 2019 ! Nous pratiquons aussi la confusion sexuelle pour éviter de recourir aux intrants, et travaillons avec la commune sur les aires de lavage certifiées aux normes. Enfin, nous lançons la démarche HVE !
Avec un président de 27 ans, la cave a un profil particulier…
Oui, nous sommes une cave jeune par rapport à l’âge qu’elle a ! J’ai presque 27 ans, le directeur Anael Payrou en a 37 et Germain, notre œnologue et responsable cave, a moins de 30 ans. Le Cellier des Demoiselles est jeune par son âge, mais aussi par son état d’esprit !
* "Le Corbières 2015 Château de Durfort commence avec un arôme puissant de romarin de la garrigue, s’ajoutent des notes de prune, cola et épices. Un peu du harnais de cheval amène un côté rustique mais un caractère authentique, qui fait un vin moyennement corsé avec un rappel positif.", Robert Parker, Critique en œnologie