Domaine Saint-Jean de la Gineste

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RENCONTRES VIGNERONNES

Domaine Saint-Jean de la Gineste

 

Marie et Camille Bacave sont vigneronnes au domaine Saint-Jean de la Gineste.

La mère et la fille forment un duo sincère et touchant, et les vins du domaine s’en ressentent !

Leur mot d’ordre : « force et douceur ».

Comment êtes-vous devenues vigneronne ?

Le domaine appartenait à la famille de mon défunt mari. Quand lui et moi avons commencé à habiter une maison implantée sur le domaine au début des années 80, nous donnions un coup de main dans les vignes en compensation. C’est ainsi que j’ai commencé à m’y intéresser. Mais ce n’est qu’à la mort de mon beau-père que je me suis vraiment investie dans le vignoble avec Dominique mon époux. Au fur et à mesure, mon mari et moi avons racheté les terres et les bâtisses à divers membres de sa famille. Mon mari avait gardé son travail, ce qui nous a permis de restructurer et d’investir dans l’exploitation.

 

Quand avez-vous créé la cave particulière ?

L’aventure en cave particulière a commencé en 1991. Nous nous sommes formés sur le tas, en travaillant aux côtés d’un œnologue qui a débuté dans le métier la même année que nous. Avec ma fille Camille, arrivée sur l’exploitation en 2017, nous faisons encore aujourd’hui du vin dans la cave des arrière-grands-parents de mon défunt mari ! On travaille à l’ancienne, avec de petits moyens. Mais cette cave, qui date des années 1880, possède une âme et un charme fou... On doit enjamber les poutres pour passer d’une cuve à l’autre Mais on ne se verrait vraiment pas travailler dans une cave ultramoderne !

 

Comment se passe votre collaboration avec votre fille ?

Pendant les vendanges, on rit beaucoup, on chante et on danse dans les cuves, c’est nous… Sauf cette année, où nous avons beaucoup pleuré à cause du gel qui a détruit la majeure partie de notre récolte.

 

Comment se caractérise le terroir de Saint-Jean de la Gineste ?

Le domaine s’étend sur 20 hectares, quasiment d’un seul tenant. Nos terres sont plutôt argileuses. Certaines possèdent aussi des galets roulés qui réfléchissent la chaleur et la lumière, et donnent des Syrah et Grenache d’une grande qualité.

Pendant les vendanges, on rit beaucoup, on chante et on danse dans les cuves, c’est nous…

Et comment décririez-vous le profil des vins que vous créez avec Camille ?

Ce sont des vins de femme. Nous travaillons tout en égrappé, sans macération, avec beaucoup plus de douceur que du temps de mon mari. Il faisait tout à 100 à l’heure ! Je me souviens qu’on décuvait parfois à minuit quand il rentrait d’une réunion. J’ai mis mon empreinte sur les vins du domaine, tout comme Camille a mis la sienne. Notre œnologue est une femme aussi. Pendant les vendanges, des copains viennent nous aider, mais surtout des amiEs. Nos vins présentent une patte douce et forte à la fois.

 

Quel est votre rapport à l’environnement ?

Nous travaillons de manière « raisonnable ». Nous utilisons beaucoup de produits bio et ne traitons jamais la vigne plus de 6 fois par an. Nous avons recours à la confusion sexuelle, possédons des toilettes sèches, cultivons 2 hectares de prairies fleuries et du sainfoin car nous avons des ruches, et le domaine compte des oiseaux en pagaille… Le compagnon de Camille nous fournit du compost pour fertiliser les vignes naturellement. La porte de la cave demeure ouverte pour laisser entre les hirondelles qui y nichent, nous n’avons pas de chat pour ne pas qu’il mange les oiseaux, nous laissons des tas de bois de-ci de-là parce que nous savons qu’il y a des hérissons sur le domaine… Au printemps, nous sommes envahies par les herbes. Des passants s’arrêtent même pour prendre en photo les coquelicots qui poussent dans mon Mourvèdre ! Tout ceci me fait penser que l’on ne travaille pas si mal.

 

Quel est le fleuron de votre gamme ?

Je dirais qu’il s’agit de notre rosé. Très gourmand, c’est un vin d’été par excellence. Il surprend car bien qu’il s’agisse d’un rosé sec, il est extrêmement fruité.

 

Pouvez-vous nous dire un mot du reste de la gamme ?

Nous ne faisons pas encore de blanc, mais il est question d’en planter bientôt… Quant à nos rouges, ils se caractérisent tous – depuis notre petit vin de France à notre Boutenac en passant par nos diverses cuvées Corbières – par le fait qu’on essaie de garder le fruit et de le faire ressortir.

 

Avez-vous des projets à court-terme ?

Déjà, nous venons d’avoir le plaisir de réorganiser (après 3 ans d’arrêt lié au Covid) notre étape vigneronne, lors de laquelle nous avons reçu des amis vignerons de Sauternes, Graves, Alsace, Bourgueuil, etc. Du mois d’avril à la fin août, nous nous invitons les uns chez les autres à travers toute la France pour faire découvrir nos vins au public local. Et le 22 juillet, nous avons lancé une nouvelle cuvée spéciale rouge à l’occasion d’une soirée concert avec le groupe béarnais Nadau. Pour toute bouteille achetée, la somme d’1.50€ est allée à la recherche contre le cancer.